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Je vous situe déjà le cadre. J'ai découvert le body art moderne vers mes onze ans. A l'époque j'étais dans une école au plein c½ur de San Francisco situé à une rue de Haight Street. Petit je ne m'entendais pas vraiment avec mon entourage à cause de ma curiosité pour la marginalité, c'est trois filles de la terminale, toutes aussi uniques et folles les unes que les autres, qui m'ont soutenues dans ma personnalité et qui m'ont poussé à me ressourcer dans toute la culture hors-norme et underground sur laquelle elles pouvait poser leurs yeux. Je les accompagnait, tel le petit frère (épanoui à travers ces trois muses) qui veux faire toutes les salles d'un musée, le plus souvent au Anubis ou j'appris la grande majorité de ce que je connais sur le body art (même que j'ai pu, grâce à cela, réaliser avec soin ma propre scarif). C'est là notamment ou le travail de Lukas Zpira m'a été mentionné pour la première fois.
A l'époque j'admirais déjà son travail de bod-mod, sa philosophie de l'adaptation du corps influença pas mal mon regard sur celui-ci. On peut le reconstruire de l'extérieur tel ce que l'on est intérieurement et non se contenter d'une chair non choisie à la naissance qui ne nous est pas propre mais imposée tel quel. Mais c'est seulement quatre ans plus tard une fois arrivé en France que j'ai découvert son travail de photographie à travers un magasine et Onanisme Manu Militari II. Depuis c'est devenu l'artiste qui m'inspire probablement le plus.
J'ai eu l'occasion de faire sa rencontre lors de la promotion de son nouvel ouvrage dédié à sa femme Satomi au Bal des Ardents en novembre, my darling Laure m'accompagnant pour me pousser hors de ma timidité ^^'... J'ai été très étonné qu'il eut si peu de monde, voir ben... personne. Mais honnêtement je fus vraiment heureux d'avoir une réelle discussion pendant une heure avec Lukas et Satomi (même qu'un gentil monsieur, ami du couple, qui semblait fort intéressant vint aussi parler, mais j'ai complètement oublié son nom tellement j'étais nerveux de balancer une connerie...). On a beau évoluer vers des corps artificiels et mécaniques mais certains ne perdent pas autant leur humanité en cours de route, et au contraire sont parfois ceux que l'on apprécie d'autant plus une fois rencontrés. Ils nous proposèrent de venir au vernissage le soir même au Marquis et après un verre avec Laure et une de ses amies (décidément je suis doué pour retenir les noms...) on décida d'y faire un tour.
Contrairement à la dédicace la salle été pleine. On n'y a passé notre soirée à débattre sur l'image véhiculé à travers la modification corporelle. Je préfère toujours voir des ½uvres et travaux avec des personnes aux opinions différentes des miennes, cela me permet de voir plus de point de vues et crée de la discussion. Si j'aurai passé la soirée à passer devant les photos à exclamer mon appréciation et que l'autre ne fait que hocher la tête en approbation je n'en serais certainement pas ressorti 'with more insight'. Contredisez moi, je préfère ça, à condition que vous sachez argumentez.
Cela m'a assez étonné (mais pas forcément gêné) par contre que l'on puisse faire l'association du bondage et de certaines formes de fétichisme en tant que profondément dégradant et indignant à ce point pour une femme... Elle souleva tout de même un point assez vrai dans notre discussion: "Tu as certes une réflexion et un sens derrière tes vues concernant toutes ces pratiques mais combien a-t-on avis le font, ou sont même à cette soirée, rien que pour le style?".
Et j'ai regardé autour de moi. Que ne fut ma déception en réalisant qu'elle avait raison en prêtant soudain attention aux nombres de conversations 'small talk' autour de nous, femmes sur-habillés pour une expo aux décolletés ou il devait être impossible de pouvoir parler à autres que leurs formes et même un groupe de quelques gamines 'mini-bat' gloussant dans un coin de la salle. Appelez moi élitiste si vous le voyez comme ça mais c'est assez décevant de voir notre reflet de superficialité.
Participer à un évènement aujourd'hui n'est, malheureusement en grande majorité, nullement pour y témoigner de l'intérêt ou pour échanger avec de nouvelles connaissances, non c'est dans la tète de certains l'occasion de se faire valoir. Sommes nous si seuls qu'il nous faut ce genre de pseudo réconfort, face à cette crainte en se bernant dans l'illusion qu'en sortant, ou que ce soit, on sera moins seuls et les autres feront attention à soi?
J'en connais pas mal qui s'extasient sur leur dernière petite fête avec untel et machin ou un samedi dernier orgiaque mais étrangement sans aucune émotion. Tant que c'est sortir ou il y aura des gens à qui ils pourront se montrer avec un groupe 'd'amis', qui souvent les taillent encore plus derrière leur dos que ces premiers ne brisent les autres en secret à cause de leur mal-être. Bravo, voilà à quoi se limitent certains rapports sociaux, des commérages au café chic du coin qui manquent sévèrement d'intérêt et de piment ou au final tu te fait chier et t'en ressors encore plus con et paranoïaque. Parfois y en a auxquels j'aimerais franchement botter le cul tellement ils regardent peu autour d'eux.
J'ai alors autant plus de motivation de me bouger pour mon travail et de revenir près de chez moi pour que le pacifique puisse me lécher les doigts de pieds comme autrefois pour ensuite repartir et trouver autres enrichissements un peu partout, n'importe quel lieu ou je peux poser mes plateformes.
Même si le body art reste souvent à la lisière entre chair et peau, les significations personnelles qu'on y attribue peuvent se situer au plus profond de notre être.
[Note: Damn Satomi is even more fucking gorgeous in person o__o!].
[Image from left to right: Satomi Zpira, Chlapin-Queen, Lukas Zpira. Merci à eux et à Laure pour la photo :D.]
[Sound: Assemblage 23 - Drive.]
pussyliquor, Posted on Monday, 20 April 2009 at 10:46 AM
J'adore ce blog, il y a vraiment un univers particulier qui en ressort ( et c'est plutôt rare à vrai dire ).
En tout cas, tu es chanceuse d'avoir rencontré Zpira et la jolie Satomi !